Jules Verne - Le voyageur extraordinaire

Vraiment ? Il faut que je vous le présente ? Non, évidemment. Qui, dans le monde, ne connaît pas Jules Verne ? Même sans l'avoir lu, la plupart des gens en ont entendu parler ou bien vu, en série, en BD, en film, en jeu vidéo et autre, une adaptation de ses œuvres.

Dans cet article, plutôt long (parce que votre humble serviteur est fort amateur des écrits de monsieur Verne), je vais entrer un peu plus dans le détail et retracer un peu sa vie, plutôt que son œuvre (même si on va évidemment en parler).

CHAPITRE PREMIER : Dans les prisons de Nantes

Enfin, j'exagère un peu. Même si Jules Verne ne gardera pas un bon souvenir de sa ville natale, qu'il ne se privera pas d'étriller dans certains de ses écrits, ce ne sera pas aussi misérable que cette chanson du XVIe siècle popularisée par Tri Yann en 1972 ! Sachons que Jules y passera ses 20 premières années et que ça lui suffira bien !

Mais revenons aux origines ...

Jules Gabriel Verne naît le vendredi 8 février 1828 au 4 de la rue Olivier-de-Clisson, à l'angle de la rue Kervégan (sur l'île Feydeau) à Nantes, plus exactement aux coordonnées GPS 47.21322652280039, -1.5549494576480605. Voilà, je ne peux pas être plus précis. Ah si, il y a eu un peu de brume le matin, mais ça s'est levé vers 09h47 et ensuite le temps a été plutôt clair, mais on n'a pas dépassé les 8°C ...

Papa, prénommé Pierre, est juriste (avoué, plus précisément) et maman, Sophie, vient d'une famille nantaise de navigateurs / armateurs et est d'ascendance écossaise. Le petit Jules est l'aîné des 5 enfants du couple.

La légende veut que, en 1839, il aurait tenté de s'embarquer sur un long-courrier, direction les Indes ! Il n'avait que 11 ans. Son père l'aurait récupéré à temps à Paimboeuf. A la question "pourquoi", Jules aurait répondu qu'il souhaitait partir pour les pays lointains afin d'obtenir un collier de corail pour l'offrir à sa cousine Caroline, dont il était amoureux.

Alors c'est joli, mais dans ses mémoires, Jules Verne a raconté une toute autre version de l'histoire, enjolivée visiblement par la famille au fil des années. Selon lui, il serait juste monté sur un voilier désert à quai, l'aurait exploré de fond en comble et se serait amusé à tourner le gouvernail, entre autres. Le capitaine du dit gréement lui aurait exprimé sa vive réprobation (dans un langage fleuri, on l'imagine !).

Avec son frère Paul, il entre au collège Saint Stanislas, où il est plutôt bon élève, puis, de 1844 à 1846, le voilà au lycée Royal de Nantes, où il suit les classe de 4e, 3e et seconde et, le 29 juillet 1846, il obtient son baccalauréat avec la mention "assez bien".

En 1847, Papa l'envoie à Paris, officiellement, pour que Jules puisse poursuivre ses études, mais aussi pour l'éloigner de sa ville natale car la fameuse cousine Caroline, dont Jules est toujours épris, doit se marier cette même année (avec un homme de 40 ans ...). Il en gardera d'ailleurs une certaine amertume.

A priori, ce n'est pas Jules Verne qui a écrit les paroles

Il passe ses examens de première année de droit à Paris, puis revient à Nantes pour préparer sa 2e année avec l'aide de son père, juriste de profession, je le rappelle.

L'année suivante, il quitte définitivement Nantes pour Paris.

CHAPITRE SECOND : Nouvelle vie à Paris

Parallèlement à ses études de droit, Jules travaille sur un roman qui restera inachevé, publié en 1992 sous le titre erroné "Un prêtre en 1839" (au lieu de "1835"). Il écrit également des pièces de théâtre, dont 2 tragédies en vers ("Alexandre VI" et "La conspiration des poudres"), ainsi que des poèmes. Tout ça en étudiant le droit et en pleine révolution de 1848 ... pas mal le Jules !

Et avec succès ! En effet, le 3 août, il passe son examen d'entrée en 2e année avec succès.

Jules se met à fréquenter les salons littéraires et écrit en parallèle de nombreuses pièces, pour la plupart éditées TRES tardivement en 1991 / 92 !

Les références de Jules sont des grands classiques, de grands auteurs : Hugo, Dumas, de Vigny, mais surtout, Molière et Shakespeare.

Il est toujours à Paris durant l'épidémie de choléra de 49, mais y échappe, fort heureusement, ainsi qu'à la conscription ! Le tirage au sort lui est favorable, au grand dam de son père. En effet, Jules est un antimilitariste dans l'âme et le sera toute sa vie. On retrouve ses convictions en la matière dans plusieurs de ses romans, d'ailleurs. Cependant, après la défaite française de 1870, plusieurs de ses héros seront pourtant des militaires. Notamment, à la fin de sa vie, en 1905, "L'invasion de la mer" a des accents militaristes, colonialistes et impérialistes.

Bref, revenons à nos études ! Enfin, celles de Jules. Nous sommes fin 1851 et, sous la pression paternelle, Verne s'inscrit au barreau de Paris afin de rejoindre le cabinet du jurisconsulte Paul Champonnière, ami de son père. Mais Champonnière décède prématurément avant que Jules n'entre à son service et, au final, il n'exercera jamais !

Je ne garantis pas que tous les jurisconsultes ressemblent à ça

C'est à cette époque que Verne commence à souffrir de maux de ventre et connaît sa première crise de paralysie faciale. Ignorant les causes de ces maux, Jules s'en inquiètera tout au long de sa vie, à l'affut du moindre signe. Il craint un dérèglement nerveux et redoute de sombrer dans la folie ! L'avenir lui donnera évidemment tort sur ce dernier point, malgré de sérieux problèmes de santé sur lesquels nous reviendrons plus tard.

CHAPITRE TROISIEME : Les grands débuts

C'est en 1850 qu'il est parvenu à rentrer en contact avec Alexandre Dumas. A l'époque, LinkedIn, c'est par le bouche à oreille, alors ce n'est pas forcément très rapide ...! Jules devient vite ami avec Alexandre fils et lui propose une comédie ("Les Pailles rompues"). A deux, les nouveaux compères corrigent le manuscrit et Alex Junior obtient de papa que la pièce soit jouée au Théâtre-Historique (ensuite Théâtre-Lyrique).

L'année suivante, Verne rencontre Pitre-Chevalier, éditeur et rédacteur de la revue "Musée des familles" et lui soumet une nouvelle, "Les Premiers Navires de la Marine Mexicaine", qui paraîtra dans la revue en question en juillet 51, puis une seconde, intitulée "Un voyage en ballon".

C'est cette même année qu'il rencontre Jacques Arago, rendu célèbre par son périple autour du monde. Ce dernier l'initie à un genre alors en vogue : le récit de voyage.

En 1852, après la faillite du Théâtre-Historique, due à la mauvaise gestion de Dumas Senior, Verne entre en relation avec les repreneurs, les frères Seveste (par l'intermédiaire de Dumas Junior). Jules y est engagé comme secrétaire et peut y faire jouer ses pièces. Par ailleurs, 2 autres de ses textes paraissent dans la revue de Chevalier : "Martin Paz" et "Les Châteaux de Californie".

Entre 53 et 54, Jules s'essaie à l'opérette ou l'opéra comique et écrit un bon nombre de nouvelles. En 1854, Jules Seveste, le patron du Théâtre-Lyrique, où il travaille, décède subitement, vraisemblablement d'un AVC. Son successeur tente de retenir Verne par tous les moyens, allant même jusqu'à lui offrir carrément la direction du théâtre ! Mais notre bon Jules tient à son indépendance. Il veut être libre et se prouver, à lui-même, à ses pairs et au public, qu'il en a sous le capot !

Il y reste néanmoins secrétaire et enchaîne les pièces de théâtre, dont certaines seront des préludes à certains de ses travaux célèbres (comme les "Aventures du capitaine Hatteras", par exemple).

C'est à cette période qu'il a une nouvelle crise de paralysie faciale et suit des soins à l'électricité (ça devait être sympa ...).

Perso, c'est tout ce que ça m'inspire ! Brrr !

Mais s'il y a une chose qui turlupine notre bon Jules, c'est le mariage ! Bah oui, il a tout de même 27 ans et il en parle dans quasiment toutes ses lettres à sa maman. Faut dire qu'il n'a pas eu de chance jusque là ... Toutes les demoiselles dont il s'est épris finissent par se marier dans l'année (avec d'autres hommes, évidemment) !

Mais bon, en 56, enfin, l'amour lui tombe enfin sur le coin de la pomme ! Il s'agit de la sœur de l'épouse d'un ami qu'il a rencontrée justement lors du mariage de ce dernier.

La jeune femme en question, Honorine de son prénom, est veuve depuis peu et mère de deux enfants.

Oui mais du coup, il faut des sous pour entretenir une famille et pour l'instant, l'activité d'écrivain ne suffit pas. Alors, après plusieurs tractations, Jules Verne devient remisier chez un agent de change Suisse à Paris !

Enfin, en janvier 1857, le mariage a lieu. Ouf ! Juste avant ses 30 ans !

Bon, la carrière d'agent de change n'est pas extraordinaire, mais fait tout de même rentrer un peu de monnaie.

Par contre, maintenant qu'il est casé, voilà que notre Jules, fort de ce succès, se met à courir les jupons ! Alors attention, on n'a aucune preuve, mais vous savez ce que c'est, les bruits courent eux aussi ...

Jules ne perd toutefois pas de vue l'écriture et produit nouvelles, chansons opérettes, etc.

Et pour couronner le tout, le voilà, en 1861, papa d'un petit Michel.

Heureux qui, comme Jules, a fait de beaux voyages (extraordinaires)

Cette fois, on y est. Jules produit un manuscrit intitulé "Un voyage en l'air". Oui, aujourd'hui, ça voudrait plutôt dire "fichu en l'air" et ça n'emballerait pas les foules, mais là, c'est évidemment littéral. Vous avez compris à quoi ça va aboutir ? Eh oui, ce premier jet va devenir, après demandes de modifications de la part de l'éditeur Hetzel, le fameux "Cinq semaines en ballon" !

C'est Pierre-Jules Hetzel qui demandera à Verne de le retravailler afin de rendre le récit plus "scientifique". C'est une forme que l'on retrouvera dans bon nombre de ses romans.

"Cinq semaines en ballon", paru en 1863, sera la première pierre de la fameuse série "Voyages Extraordinaires" qui ne comptera pas moins de 62 romans et 18 nouvelles, étalés sur plus de 40 ans !

Le roman est un succès, tant en France qu'à l'étranger et l'amène à signer un contrat avec son éditeur pour la production de 3 volumes à l'année à compter de 1865.

La machine est lancée. En 64 parait "Les aventures du Capitaine Hatteras" suivi, dès novembre de la même année par "Voyage au centre de la Terre" (qui sera l'objet de je ne sais combien d'adaptations au cinéma !).

Une photo tirée de la version de 1959. Notez que l'acteur James Mason (à gauche) incarnait déjà le Capitaine Nemo dans la version bien connue de Disney en 1954

Ces 3 premiers romans sont d'immenses succès et Verne peut enfin laisser tomber ses activités dans la finance - qui n'avaient jamais été très fructueuses, de toute façon !

En 1865, il devient membre de la Société de Géographie dans le Bulletin de laquelle il publie notamment en 1868 une "Histoire de la guerre civile américaine (1861-1865)".

Installés désormais dans une maison au Crotoy depuis août 65, Jules et sa petite famille profitent de la plage. Mais attention, Jules ne fait pas que patauger avec la marmaille, il bosse en même temps sur sa "Géographie illustrée de la France" et surtout, sur le hit mondial que deviendra "Vingt Mille Lieues sous les mers" !

Allez, c'est le moment pour moi de me "la péter" un peu. Voici mon exemplaire de "Vingt Mille Lieues sous les mers" datant du vivant de Jules Verne (1883)

En 1867, il s'embarque avec son frère Paul sur le Great Eastern, à l'époque le plus grand des paquebots à vapeur, conçu par l'ingénieur britannique Isambard Brunel, pour une traversée Royaume-Uni / Etats-Unis. Le roman "Une ville flottante", sorti en 1870, sera inspiré par cette traversée.

En 1867 toujours, il est récompensé par l'Académie Française pour "Cinq Semaines en ballon", "Voyage au centre de la Terre", "Vingt Mille Lieues sous les mers", "De la Terre à la Lune" et "Autour de la Lune". En 1872, c'est l'ensemble de son oeuvre qui sera de nouveau couronnés du Prix Montyon. Occasion pour laquelle, le secrétaire perpétuel de l'Académie fera l'éloge de Verne. Par contre, malgré cette reconnaissance répétée et plusieurs candidatures entre 1876 et 1884, il ne sera jamais accepté dans l'institution ... Va comprendre, Jules.

Autre joyau de ma collection, cette magnifique édition reliée, reproduction du manuscrit original offert par ma chère et tendre Redpaln !

En 1868, il peut se permettre de louer une villa à deux étages baptisée "La Solitude" dans laquelle la famille vivra à l'année à partir de 69 et se fait même construire un petit bateau de plaisance, le Saint-Michel.

A la demande d'Honorine, la famille Verne déménagera une nouvelle fois pour s'établir à Amiens en 71.

C'est cette année que Verne père, Pierre, décède d'une attaque. Après les obsèques, Verne rentre à Amiens et s'attèle à un autre succès massif, le "Tour du Monde en 80 jours", qui paraîtra en 72 et connaîtra même une adaptation théâtrale en 1874-75.

Afin d'être aussi pointu que possible dans la rédaction de ce roman, Jules fréquente la bibliothèque de la Société Industrielle et, l'année suivante, est accepté comme membre titulaire de l'Académie des Sciences, des lettres et des arts d'Amiens. Il en deviendra le directeur en 1875 et sera reconduit en 1881.

En 1876, outre la construction de son nouveau bateau (le Saint-Michel II), Verne travaille à l'adaptation au théâtre des "Enfants du Capitaine Grant"(qui sera suivie 2 ans plus tard par celle de "Michel Strogoff"). Mais si notre auteur peut se permettre d'avoir plusieurs itérations de son Saint-Michel, il n'en va pas de même pour son fiston, Michel également, dont la version 1.0 a 15 ans et joue les rebelles. A tel point que, suite à une décision de justice intentée par Jules, junior se retrouve pour six mois en maison de redressement (et pas l'une des plus tendres), rien que ça !

Côté famille, Madame Honorine Verne a des soucis de santé, nommément des métrorragies qui nécessiteront des transfusions sanguines en 77 et 79 (pratique plutôt rare à l'époque !).

Verne, on le sait, a la passion de la mer et le voilà parti pour plusieurs périples à bord de son Saint-Michel III, en 78, 79 et 81. Lors ce ces longues sorties, qui durent parfois plusieurs mois, il visite Lisbonne, Alger, l'Ecosse et l'Irlande, la Mer du Nord, l'Allemagne, la Hollande, Kiel, Copenhague, la Baltique, etc. Il en publiera un récit de voyage titré "De Rotterdam à Copenhague".

En 1879, après l'avoir fait embarquer de force sur un navire pour un voyage aux Indes, Jules finit par mettre définitivement son fils Michel à la porte en décembre de la même année. Au bout d'un moment, ça va bien, hein ! Mais bon, ça ne finit pas trop mal pour le jeune Verne, puisqu'il continue de vivre à Amiens où se trouve sa famille et que papa lui verse une pension ...

Michel Verne a trouvé le temps long durant son périple ...

C'est en 1882 que la famille Verne déménage pour la célèbre maison à la tour qui abrite encore aujourd'hui un musée consacré à l'auteur (pour ceux qui passeraient par Amiens, vous pourrez la trouver au 2, rue Charles Dubois).

En 1884, il s'embarque sur son Saint-Michel III pour un grand tour de la Méditerranée en compagnie d'amis et de membres de la famille. Tout d'abord, direction l'Algérie où sa femme Honorine est en visite chez sa fille et son gendre. Après des escales à Vigo et à Lisbonne, le Saint-Michel passe Gibraltar et arrive à Oran fin mai.

Ensuite, ce sera Tunis, Malte (où ils essuieront une tempête), la Sicile, Syracuse, Naples, Pompéi et Anzio. De là, ils prennent le train pour Rome où Jules sera carrément reçu par le Pape Léon XIII pour une audience privée. Après deux mois de navigation et autres rencontres, Verne est de retour à Amiens. De ce voyage sera inspiré le roman d'aventure "Mathias Sandorf" qui sera publié dans le périodique "Le Temps" de juin à septembre 85.

Entretemps, en juillet de la même année, il décide de se séparer de son bateau. Un yacht pareil coûte cher à entretenir, malgré la situation financière confortable de l'auteur et il le cède à moitié prix à un courtier. De plus, avec les années, son fils Michel ne s'est pas forcément arrangé et, à 24 ans désormais, il est fortement endetté. Et qui c'est qui doit éponger les ardoises ? C'est papa ...

Attentat et politique

Non, ce n'est pas le titre d'un autre roman de Jules Verne, mais c'est ce qui va caractériser les années qui vont suivre.

Pour Jules, tout a commencé lors d'une nuit sombre, alors qu'il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Enfin presque. Disons plutôt que nous sommes le 9 mars 1886, et qu'il est 5 heures du soir. Jules rentre du Cercle de l'Union, arrive chez lui, pousse le portail de fer. Dans l'ombre, une silhouette armée d'un revolver tire sur l'auteur et le touche à la jambe !

Oui, mais il ne s'agit pas d'un inconnu mais de son propre neveu, Gaston ! Ce dernier est arrêté et suspecté de folie. Paul, son père, émettra l'hypothèse que son fils aurait tiré sur Jules afin d'attirer l'attention sur le romancier dans le but de le faire admettre à l'Académie Française ... Alors oui, ok ... mais non. Dans tous les cas, cette manip chelou ne fonctionnera pas, puisque Verne, je le mentionnais plus haut, n'entrera jamais à l'AF.

Voilà une photo de Gaston, armé ...

Gaston, lui, sera interné jusqu'à la fin de ses jours en 1938. Ouais, ça fait long ...!

Quant à Jules, si la blessure n'est pas dangereuse, elle lui laissera une légère claudication jusqu'à la fin de sa vie puisque la balle ne pourra jamais être extraite. La guérison en elle-même sera lente puisque, près d'un an après, elle l'empêchera de se rendre aux obsèques de sa mère.

Pour Jules, ce sera la fin des voyages au long cours et il se tourne vers la vie de la cité. Il est élu au conseil municipal d'Amiens en mai 88 (et ce jusqu'en 1904) sur la liste républicaine (qui à l'époque est un mouvement de gauche modéré). Ses attributions couvriront l'urbanisme, l'instruction, le musée, le théâtre et la culture en général.

En juillet 1892, il est promu officier de la Legion d'honneur, mais, contrairement à ce que l'on pourrait croire, pas pour ses talents de romancier, mais pour son action au conseil municipal d'Amiens ...

5 ans plus tard son frère Paul, déjà atteint de troubles cardiaques, décède d'une crise. Déjà affaibli, Verne ne se rendra pas aux obsèques.

Après avoir démissionné de la Société de Géographie, en 1898, il travaille à l'adaptation au théâtre de certaines de ses oeuvres avec différents collaborateurs, mais ces projets n'aboutissent finalement pas.

La fin de l'histoire

Nous sommes en 1900 et Verne quitte son hôtel particulier pour une maison moins spacieuse, mais qui facilite sa vie quotidienne. Il perd alors l'usage de son oeil droit suite à la cataracte et son oeil gauche commence à être touché lui aussi. Il faut dire qu'il n'est plus tout jeune, il a alors 72 ans.

Il écrit de moins en moins et refuse même une sollicitation du directeur de l'Académie d'Amiens.

Ce n'est pas du cinéma : le diabète qui l'afflige depuis des années est en train de gagner la partie. Fin 1904, il subit une première crise. Le 17 mars 1905, une seconde lui sera fatale et il s'éteint de 24 mars.

Ses funérailles réuniront près de 5 000 personnes, mais on notera l'absence d'un quelconque représentant de l'Etat Français ... Classe ...

La sépulture de Jules et Honorine Verne au cimetière de la Madeleine à Amiens

Son épouse Honorine le rejoindra 5 ans plus tard.

Sept romans, ainsi qu'un recueil de nouvelles paraîtront de manière posthume. Mais attention, un huitième roman, intitulé "L'Agence Thompson and Co.", signé du nom de Jules Verne, a en fait été entièrement écrit par son fils Michel.

J'aurais pu encore broder, mais Redpaln a paniqué devant la taille de l'article ! Il faut dire que je m'étais lancé dans une étude approfondie du Nautilus et sa comparaison avec les sous-marins nucléaires modernes ... Ce sera sans doute pour un prochain article si on adroit une illustration du Capitaine Nemo (à défaut de l'Amiral Nelson ...). Et j'en aurai à dire !

Bref, j'espère vous avoir un peu éclairés sur ce grand monument de la littérature française. Quant à moi, ça m'a donné envie de relire une énième fois "Vingt Mille lieues sous les mers" !

Votre humble et dévoué serviteur,

ODY -