top of page
  • Photo du rédacteurRedpaln

Saint Michel, un saint patron archange

Dernière mise à jour : 17 mai 2022



S’il y a bien, dans les religions, un personnage totalement badass, c’est Saint Michel. On le retrouve d’ailleurs à la fois dans le christianisme, le judaïsme et l’islam.


On a là une figure terrible, un vrai dur, avec tout l’équipement qui va avec : ailes, armure, casque, bouclier et même, et carrément, une épée de feu (ou une lance, c’est selon les versions).


C’est l’un des sept archanges majeurs, au même titre que Gabriel ou Raphaël.


Début du croquis, dans un cadre somptueux, lors du salon du livre d'histoire militaire aux Invalides !

Mais Michel, c’est L’Archange (avec des majuscules partout), et il a encore plus de noms différents que l’Aragorn de Tolkien, ce qui n’est pas peu dire ! On le connaît aussi comme le Chef de la Milice Céleste, l’Ange en chef, le Prince des Archanges, l’Archange du Premier Rayon, le Défenseur de la foi, le Prince de tous les Anges du Bien, le chef des Forces du Ciel ou encore, le Champion du Bien, ça fait un paquet de titres !


Mais du coup, Michel, ça vient d'où ?

On le découvre en lisant le Nouveau Testament, dans le livre de l’Apocalypse, plus précisément. A la fin de la guerre opposant les forces de Lucifer et celles de Dieu, notre super-héros divin terrasse son frère, devenu Satan (l’Ennemi) et l’expulse du Paradis à grands coups d’épée de feu et lui criant “mi cha el”, ce qui, en latin, donne la question “Quis ut Deus ?”. En français : “Qui est semblable à Dieu ?” ou “Qui est Dieu ?”. La version divine de “C’est qui le patron ici ?!”.

Une manière de bien faire comprendre à son frère rebelle qu’on ne devient pas calife à la place du calife, pour ainsi dire et que son orgueil, il peut s’en faire des papillotes et qu’il n’arrive pas à la cheville de Papa.


Mais Michel, ou Michael en anglais, ou Mîkhâ’êl en hébreu, ou encore Mika’il ou Mikal en arabe, n’est pas que le guerrier ultime envoyé pour terrasser tous ceux qui remettraient en question les intérêts de l’entreprise familiale. Il est aussi le messager divin, celui qui délivre en personne la parole de Dieu lui-même. C’est vous dire la confiance qu’il inspire …

Jeanne d’Arc a d’ailleurs expliqué que Saint Michel était l’un des interlocuteurs qui lui enjoignirent de bouter l’ennemi hors de France.




Mais ses attributions ne s’arrêtent pas là et, dans le Nouveau Testament, on apprend que lors du Jour du Jugement, à la fin des temps, Saint Michel sera là pour juger et peser les âmes et guider les élus vers le Paradis. Dans l’Ancien Testament, une autre version voit Dieu et l’Archange Gabriel donner au prophète Daniel une vision de la fin des temps où Michel relèvera les morts afin de procéder ensuite, au jugement dont je vous parlais ci-dessus. Dans tous les cas, son rôle de juge, puis de psychopompe est défini. Rôle qu’on retrouve même dans les livres apocryphes.


Il est également évoqué dans l’Exorcisme éponyme composé au XIXème siècle par le Pape Léon XIII. Cette prière, écrite le 13 octobre 1884, fait suite à une extase du pape, durant laquelle il aurait entendu la voix de Satan déclarant à Jésus qu’il détruirait l’Eglise catholique en 100 ans.



Hors des récits bibliques, Saint Michel n’est pas seulement apparu à notre farouche Jeanne. Sa première apparition daterait des premiers siècles après Jésus-Christ (la date exacte s’est perdue, si elle a jamais été connue), et aurait eu lieu en Phrygie dans la ville de Chônes. Il se serait montré à un homme originaire de la ville de Laodicée et son arrivée aurait rendu instantanément la parole à sa fille muette. Autant dire que la conversion du père et de sa fille fut tout aussi instantanée. Un temple fut érigé dans la foulée, en l’honneur de l’Archange.

La deuxième apparition aurait eu lieu en 492 ap. J.C., au sommet d’une Mont Gargano dans la région des Pouilles (Italie). Cette fois-ci, ce fut un berger qui fut le premier à recevoir la visite de Saint Michel. Peu après, deux autres visites auraient donné la victoire aux chrétiens assaillis par Naples (alors encore païenne).


Puis, en 590, à Rome, il apparut au sommet d’un fort. Il aurait marqué la fin de l’épidémie de peste en rengainant symboliquement son épée au fourreau. Oui, il aimait les entrées théâtrales ...


En 708, Saint Michel aurait visité par trois fois l’évêque d’Avranches sur ce que l’on appelait jusqu’alors le Mont Tombe. Après avoir érigé un sanctuaire en l’honneur de l’Archange, le Mont s’appellera désormais Mont Saint Michel.


En 1425, nous en avons parlé, il est apparu, en compagnie des Saintes Catherine et Marguerite, à Jeanne d’Arc à Domrémy dans les Vosges. Le reste de l’histoire est connu.

En 1750 enfin, une moniale carmélite portugaise, Antonia de Astonaco, aurait eu une révélation qui a conduit à la rédaction d’un chapelet de 9 prières adressées aux neuf chœurs des anges. Prière qui reçut l’aval de Pie IX un siècle plus tard.


Saint Michel fait l’objet de nombreux pélerinages, dispose de nombreux lieux de culte et des confréries lui sont dédiées, tout comme l’Archiconfrérie universelle de Saint-Michel, établie au mont du même nom au XIXème siècle.


tests et essais pour définir le schéma de couleur pour l'illustration



Evidemment, avec tant d’attributs, autant de tenues et d’accessoires sont associés !

On le connaît porteur de balance dans son rôle de juge des âmes lors de la fin du monde, attribut que j'ai d'ailleurs retenu pour l'illustration. On le connaît en armure, terrassant un dragon symbolisant son frère déchu Satan. Ce dernier est parfois aussi représenté en créature difforme anthropomorphe, notamment dans certains manuscrits du Mont Saint-Michel.

On peut voir Saint Michel porter indifféremment la toge antique, une tunique, ou encore une armure d’Empereur Romain ou de légionnaire (il n’est visiblement pas à cheval sur les grades …) puis, carrément en armure de plaques médiévale. Il sait s’adapter à son époque !


Avec une telle “gueule”, une telle “badasserie”, il n’était pas possible que L’Archange ne devienne pas le saint patron de bon nombre de métiers, corporations ou même nations. Il est notamment le patron des Gaules, de la France, de l’Allemagne, de la Normandie, de la Cité du Vatican, de Bruxelles, de Dumfries, de Kiev, d’Arkhangelsk ou de Menton. Et encore, la liste est loin d’être exhaustive.

Il est bien-sûr le Saint Patron d’un bon paquet de corps de métier, comme les épiciers, les escrimeurs, les manœuvriers, les policiers, les soldats, les bateliers, les boulangers, les pâtissiers, les tonneliers, les manœuvriers de marine et les parachutistes sur lesquels je reviens un peu plus ci-dessous. Si, pour certains corps, surtout martiaux ou liés à la justice, le lien est assez logique, pour d’autres, la relation avec l’Archange est moins évidente !


Concernant les paras, c’est un patronage assez récent, puisqu’il nous vient de l’époque contemporaine, de la Seconde Guerre Mondiale, plus précisément.

L’aumônier militaire du 2ème régiment des chasseurs parachutistes français (appelé 4ème régiment du Special Air Service au sein des forces armées britanniques sous le commandement duquel ils opéraient) distribua aux soldats des petites médailles de Saint Michel en vue du parachutage du 6 juin 1944. L’idée a fait très vite son chemin et l’image de l’Archange armé descendant du ciel pour apporter la justice ou livrer bataille s’est très vite imposée comme un parallèle idéal avec le parachutiste.


Dans la fiction, on retrouve le personnage de Saint Michel dans de nombreux films tels que “Michael” avec John Travolta en rôle titre, “Legion” avec Paul Bettany ou encore les séries “Supernatural” ou “Lucifer”, sans compter les romans, BD, etc.



Au niveau de l'illustration elle même, ce sujet héroïque m'a permis d'explorer de nouvelles pistes graphiques dans la composition de l'image, en travaillant les contours des ailes en inversé... pour un coté très éthéré, et renforçant la tangibilité de l'épée et du reste du personnage.

bottom of page