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  • Photo du rédacteurRedpaln

Jeanne d'Arc, l'héroïne française et son illustration

Dernière mise à jour : 17 mai 2022

On ne présente plus Jeanne d’Arc, la Pucelle (ou Pucelle d’Orléans, terme utilisé à titre posthume, vers la fin du XVème siècle).


Quel destin que celui de cette jeune lorraine du village de Domrémy, qui, de fille de fermier, devint l’un des personnages les plus connus de la Guerre de Cent Ans !

On ne connaît malheureusement pas la date de naissance exacte de Jeanne. Cependant, l’année 1412 semble être une estimation assez correcte, obtenue par recoupement de diverses sources. Lors de son procès, en 1431, elle-même déclarera être née il y a environ 19 ans. Il faut dire qu’à l’époque, tenir des registres, surtout en milieu rural, ce n’était pas vraiment la priorité …!


Première version de mon illustration: tout juste encrée, c'est le début de la reprise en numérique pour nettoyer l'image, adapter l'illustration et lui ajouter les couleurs !

La première manifestation des “voix” qui la guidèrent tout au long de sa courte vie eut lieu alors qu’elle avait 13 ans, dans le jardin de son laboureur de père. Bon, au départ, la pauvre petite n’est pas vraiment rassurée...

Plus tard, Jeanne identifiera ces voix célestes comme étant celles des Saintes Catherine et Marguerite et enfin, rien moins que l’Archange Saint Michel ( dont vous pouvez d'ailleurs retrouver l'illustration<< ici>> ! ) !


Sa mission, donnée par Dieu par l’intermédiaire des ces trois figures de la chrétienté, était, on le sait, de libérer le royaume de l’envahisseur Anglais et de s’assurer que le Dauphin monte sur le trône de France. Quand le message vient d’aussi haut et est transmis via l’archange le plus badass de la chrétienté, on a tendance à écouter.


Fin 1428, après l’incendie de Domrémy par des bandes armées, et au moment du siège d’Orléans, les voix se manifestent de plus belle, l'enjoignant à partir sur le champ.


Sans l’autorisation de son père, elle s’en va rencontrer Robert de Baudricourt, Capitaine de Vaucouleurs, et lui demande de l’aider à obtenir audience auprès du Dauphin, Charles VII. Sceptique au début, il se laisse finalement convaincre après que Jeanne eût prédit la bataille de Rouvray en février 1429, ainsi que l’arrivée prochaine d’un jeune seigneur, Bertrand de Poulengy. C’est sûr que là, il y avait matière à réétudier son cas ! Baudricourt lui confie donc 6 hommes, dont Poulengy, qui la suivra jusqu’au bout de son parcours.


Premières couleurs, premiers essais pour le drapeau, qui sera très fortement modifié par la suite !

Et c’est ainsi qu’à Chinon, le 25 février, elle rencontre Charles VII et lui annonce quatre événements distincts : la libération d’Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et la libération du duc d’Orléans.

A compter d’avril 1429, Jeanne, portant l’armure, la coiffure masculine en sébile (oui, la coupe au bol) et la bannière frappée de la fleur de lys, débute sa série de campagnes. Elle rallie les troupes françaises à Orléans, alors dépitées et enlisées dans un siège qui s’éternise. Elle parcourt les rangs et leur rend courage et énergie. Les Anglais lèvent le siège dans la nuit du 7 au 8 mai. Premier point validé.


Le 17 juillet, dans la cathédrale de Reims, Charles VII est sacré Roi de France en présence de Jeanne. Ce couronnement a un effet psychologique et politique majeur car il est vu comme une volonté divine. C’est véritablement cet événement qui assurera la légende de Jeanne d’Arc. Validation de la deuxième prophétie. Jusque là, tout tient la route.


Début septembre, elle mène un assaut sur Paris, mais, blessée par un carreau d’arbalète, Jeanne est évacuée vers le village de la Chapelle et, de manière assez logique, l’attaque est avortée.


Manque de vivres, d’argent, chaos au sein de son conseil, le Roi est plutôt dans la panade et interdit tout nouvel assaut. L’armée est dissoute.


Le drapeau est terminé, il ne manque plus qu'a créer et positionner le lettrage, réalisé lui aussi à la main.

Qu’à cela ne tienne, Jeanne est désormais à la tête de sa propre troupe et la conduit en campagne jusqu’à la fin de l’année 1429.


Début mai 1430, alors qu’elle séjournait à Sully en compagnie du Roi depuis quelques temps, la Pucelle, sans même prendre la peine de prendre congé, prend la tête d’une compagnie de volontaires et file sur Compiègne, alors assiégée par les Bourguignons.


Elle sera malheureusement faite prisonnière par ces derniers, lors d’une sortie aux portes de la ville, le 23 mai 1430.




Vendue pour 10 000 livres tournois aux Anglais le 21 novembre de la même année, elle est conduite à Rouen quartier général de l’armée et emprisonnée dans l’une des tours du château de Philippe Auguste, aujourd'hui détruite, mais dont des vestiges de ses fondations sont toujours visibles. Contrairement à ce que les dépliants touristiques veulent bien affirmer, la “Tour de Jeanne d’Arc” que l’on montre aujourd’hui n’est en aucun cas celle où elle fut enfermée.

essais de positionnement pour le lettrage. Ici trois idées, qui seront ensuite illustrées à la main, puis encrées.

Lors de l’enquête préliminaire, les interrogatoires se succèdent, mais, même, si elle en est menacée, il n’est jamais fait usage de la torture. Il ne faut pas croire non plus que les conditions de détention sont idéales … Entre le froid, l’humidité, le manque d’hygiène et la pauvre nourriture, Jeanne n’est pas à la fête ...



Le 21 février, en présence de 120 personnes (chanoines, docteurs, abbés, universitaires), le procès débute.

Au final, ce sont 70 chefs d’accusation qui sont retenus par le tribunal. Parmi eux, le fait de porter des habits d’homme, d’avoir quitté ses parents sans leur autorisation ou de s’en remettre au jugement de Dieu directement plutôt qu’à celui de ses représentants terrestres. Oui, on sent bien les motifs bricolés, histoire de se mettre quelque chose sous la dent. De plus, les juges affirment que les “voix” de Jeanne ne sont en aucun cas une oeuvre divine, mais, au contraire, sont des mots soufflés par le démon, rien que ça !

On lui reprochera donc principalement le fait “d’imaginer mensongèrement des révélations et apparitions divines”.




L’avis de l’université de Paris, alors organe de l’Eglise, est que Jeanne s’est rendue coupable de schisme, apostasie, mensonge. Elle est également suspectée d’hérésie et accusée “d’être une divineresse, une errante en la foi et blasphématrice de Dieu et des Saints.

Autant dire que tous ces messieurs ne voyaient pas d’un très bon oeil qu’une femme puisse, mieux qu’eux pour certains, guerroyer (avec la bénédiction de Dieu en prime), plutôt que de rester à la maison pour faire la popote et traire les vaches. De plus, Jeanne était devenue un véritable atout de la guerre psychologique, un symbole, capable de galvaniser les troupes et de faire trembler les ennemis, tout ça, encore une fois, avec l’appui apparent du Tout-Puissant ... Sa disparition devenait donc indispensable pour les Anglais et leurs alliés.

Plusieurs essais ont été nécessaires pour cette image... tous sont réalisés à l'encre de chine, après un rapide croquis.

Le verdict est connu, ce sera le bûcher. Le 30 mai 1431, après s’être confessée et avoir reçu la communion, Jeanne est conduite sur la place du Vieux-Marché de Rouen où, en présence des officiels et de la foule, elle est menée en haut du bûcher, qui est allumé après la lecture publique de la sentence.


Jeanne succombe quelques minutes plus tard, intoxiquée par les fumées, avant même d’être brûlée par les flammes. Cependant, afin d’éviter tout culte posthume, il est décidé que son corps subira deux autres crémations, qui dureront plusieurs heures. La troisième, à l’aide de poix et d’huile, réduit enfin la dépouille en cendres et quelques débris osseux. Ces restes seront dispersés dans la Seine.




Il faudra attendre 1456, à l’issue d’un procès en révision, pour que le premier procès et ses condamnations soient déclarés “nuls, non avenus, sans valeur ni effets”, ce qui aura pour conséquence de réhabiliter la Pucelle et sa famille. Aucune sanction ou poursuite ne s’ensuivra, la plupart des intervenants du tribunal de l’époque étant décédés depuis.


Une cérémonie célébrée par le Pape Pie X, en la cathédrale Saint Pierre de Rome, voit sa béatification le 11 avril 1909. Puis, en 1920, Jeanne est canonisée par le Pape Benoît XV. Désormais Sainte, Jeanne (ou Jehanne ) d’Arc est célébrée tous les ans, le 30 mai, date anniversaire de sa mort.


Il est difficile de faire la différence entre les véritables faits d’armes de Jeanne d’Arc, la Pucelle d’Orléans et le mythe qui s’est construit autour, au fil des années et des siècles. Quoi qu’il en soit, elle n’en demeure pas moins un personnage historique formidable et carrément badass, dont le courage et la ferveur ne sont plus à prouver et qui a inspiré un bon paquet de films, livres, BD, et aujourd'hui, mon illustration !


Pour conclure, je vous invite à découvrir la vidéo de la conception de l'illustration. Vous pourrez y découvrir toutes les étapes, du crayonné à l'encrage, de la colorisation au lettrage...



L'illustration Jeanne d'Arc est disponible en tirage d'art signés, une belle idée cadeau (ou pour se faire plaisir ! ) en cliquant <<ici>> !

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