top of page
  • Photo du rédacteurOdy

Le Maréchal Lannes, le hérOs


Vous vous rappelez certainement de mon article sur le général Lasalle (sinon, je vous invite à aller le parcourir ici). On avait affaire à un personnage flamboyant et intrépide. Eh bien le Maréchal Jean Lannes, c'est pareil, malgré un caractère plus sage et moins exubérant. Lannes, c'est le héros dévoué, passé du jeune officier bouillonnant au Maréchal sage et avisé en seulement quelques années. La liste de ses faits d'armes est exceptionnelle et, de plus, son nom se prête à toutes sortes de jeux de mots navrants, dont je ne manquerai pas de vous abreuver, comme à mon habitude, malheureusement pour vous ...


Nota bene : je ne vais pas rentrer dans le détail précis de chaque bataille, sinon, on y est encore dans 1 an ! Je survolerai les moments-clés de la carrière de Lannes, mais ne retracerai pas les déroulés globaux (c'est moche comme mot), car chaque campagne nécessiterait un (long) article !




Lannes mère, qu'On vOit danser


Car elle est heureuse, Cécile (née Fouraignan) en ce lundi 10 avril 1769. Elle vient de donner le jour à un beau bébé de 3,7 kg et 59 cm (non, tout ça c'est des salades, on n'en sait rien, en fait). Nous sommes à Lectoure, en Occitanie, dans la vallée du Gers, plus précisément.


Son papa est certainement heureux, lui aussi, même si Jean est le cinquième enfant du foyer (il y en aura 6 en tout). Heureusement, pour subvenir aux besoin de sa famille, Jean Lannes père trafique pas mal. Holà ! Attention, ne vous imaginez pas Mr Lannes en cariole go-fast passant la frontière franco-espagnole, chargé de contrebande. Il est trafiqueur, pas trafiquant ! C'est à dire qu'il est bailleur rural et marchand agricole et aussi cultivateur.


La légende (totalement inventée par votre humble serviteur) voudrait qu'à l'origine, ce cinquième enfant aurait dû se prénommer Petro, mais au final, les parents ce seraient dit que Petro Lannes, ce n'était pas une bonne idée.


L'enfance de Jean se passe sans encombre ni événement notable, aussi, je vous propose d'enfourcher notre DeLorean et, après une pointe à 88 miles à l'heure, de sauter 23 ans. C'est à cet âge que, à la Révolution, petit Jean (pas celui de Robin des Bois) s'engage dans l'armée, comme bon nombre de jeunes de l'époque.


A peine engagé, déjà à la frite !


Après un passage par le camp de formation à Auch, puis au Mirail, le jeune sous-lieutenant Lannes est affecté dans les Pyrénées orientales. Déjà, mi-mai 1793, il se fait remarquer en ralliant des troupes françaises en fuite et, grâce à ses harangues, ces dernières renversent finalement l'ennemi. Un chef né. Ce sera son premier affrontement, mais pas le dernier dans la région. A tel point qu'il est promu capitaine fin octobre !


Peu de temps après, il reçoit sa première blessure au combat (il en recevra un bon paquet d'autres tout au long de sa carrière). Après sa convalescence, début décembre, il reçoit le commandement des grenadiers lors de la bataille de Villelongue. C'est un succès et Lannes est de nouveau promu, au rang de chef de brigade, à la fin du mois.


Après ces succès, le voilà de retour à Perpignan pour un petit repos, sa blessure n'étant pas complètement guérie. Et c'est là que l'amour frappe. Pan. Jean rencontre Jeanne Josèphe Barbe Méric. Curieusement, elle est surnommée "Polette" ... Allez comprendre pourquoi. Sans doute une "private joke".


Suivent divers engagement sur le front pyrénéen (bataille de Boulou, bataille de Ripoll) où il se distingue. Entre deux, il parvient à se marier avec "Polette", le 19 mars 1795.


Suit une période trouble en avril 95, lors de la "Terreur Blanche", un mouvement royaliste qui provoqua des tensions dans le sud de la France. Un temps destitué, Lannes sera de nouveau réintégré à l'armée d'Italie, dont la première campagne approche.


FOrza italia !


A l'origine, suite aux remaniements de l'armée, Lannes, comme bon nombre d'officiers, devait être démobilisé. Mais c'était sans compter avec le nouveau commandant en chef, un certain Bonaparte, je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler, un petit Corse, comme votre humble serviteur. Celui-ci (Bonaparte, pas moi), décide toutefois de conserver, du moins provisoirement, ces officiers.


Et, en avril 96, Jean ne tarde pas à se faire remarquer par le généralissime à la bataille de Dego. A l'avant-garde de l'infanterie, il est le premier à passer le Pô et, en tête de ses troupes, participe aux batailles de Fombio et celle du pont de Lodi.


Bonaparte lui confie le commandement d'un quatrième bataillon et le charge de mater l'insurrection en Italie.


On retrouve notre Jeannot à Pavie, au siège de Mantoue, à Arquata, au duché de Massa et Carrare, puis lors des batailles de Bassano et de Governolo.


Il sera blessé lors de ces deux affrontements, un peu plus grièvement lors de la seconde, ce qui ne l'empêche pas de suivre Bonaparte, qui l'a fait nommer Général de brigade, contre les troupes du Feldmarschalleutnant Alvinczy et de faire le pont. Enfin, je veux dire, celui d'Arcole, pas de repos pour Lannes ! N'allez pas croire que j'ai mis "Lanne y s'terre". C'est pas son genre !


Jamie apprécie les bons jeux de mots ...

Lannes car-ArcOle en tête


Arcole, c'est un village de l'autre côté du fleuve Alpone. Le seul moyen de le prendre, c'est de passer par le pont en question. Seulement voilà, les autrichiens tiennent l'autre rive et ne l'entendent pas de cette oreille.


Le 15 novembre 1796, Lannes est dans les premiers assauts à la tête de deux bataillons. Devant le feu roulant de l'ennemi, ils doivent reculer. Jean est blessé deux fois par balles et est évacué à Ronco pour se faire rafistoler.


Mais c'est pas le genre à rester planqué à l'arrière et, très vite, le revoilà à la tête de ses grenadiers. L'un deux, apercevant son chef, l'aurait pointé du doigt à l'un de ces camarades et aurait déclaré : "Regarde Francis ! Là, Lannes !"


Les autrichiens profitent alors de la retraite des français pour, eux aussi, tenter de franchir le pont et affronter l'ennemi sur l'autre rive.


C'est là que Bonaparte s'empare du drapeau et s'avance, dans l'épisode historique bien connu (immortalisé ici par Redpaln).


Lannes, seul à cheval car ses blessures l'empêchent de se déplacer autrement, vient soutenir le futur Empereur. Là, il sera blessé une troisième fois et fut mis hors de combat (comme un paquet d'autres généraux et d'hommes de troupe).


Lannes face au feu ennemi

Les français sont victorieux, on le sait, le 17 novembre 1796, mais Lannes, après ses trois blessures sérieuses, n'aura participé qu'aux combats du 15, mais son rôle a été essentiel, à tel point que Bonaparte, qui ne tarit pas d'éloges envers son Général, lui offre le célèbre drapeau, celui-là même qu'il porta durant la contre-offensive.


Il le recevra sur son lieu de convalescence, accompagné de ce mot du Généralissime :


"Citoyen Général, le Corps législatif a voulu honorer l'armée d'Italie dans son général. Il y eut un moment, aux champs d'Arcole, où la bataille incertaine eut besoin de l'audace des chefs. Plein de sang et couvert de blessures, vous quittâtes l'ambulance, résolu de vaincre ou de mourir. Je vous vis constamment au cours de cette journée au premier rang des braves. C'est vous également qui le premier, à la tête de la colonne infernale, arrivâtes à Dego, passâtes le Pô et l'Adda. C'est à vous d'être le dépositaire de cet honorable drapeau, qui couvre de gloire les grenadiers que vous avez constamment commandés. Vous ne le déploierez désormais que lorsque tout mouvement en arrière sera inutile et que la victoire consistera à rester maître du champ de bataille."


Classe, hein.


Capri c'est fini


Enfin, la campagne d'Italie. Jusqu'au début 97, Jean se remet de ses blessures à Milan, mais reprend vite du service à la tête de 2000 hommes pour observer les troupes pontificales à Bologne puis, après les victoires de Rivoli et de La Favorite, il participe aux combats à Anghiari. Avec ses hommes, il capture 1500 soldats et officiers ennemis. Mantoue et le nord de l'Italie capitulent.


C'est une victoire décisive. Et, grâce aux renseignements obtenus par Lannes, Napoléon tourne son regard ombrageux vers les troupes du Pape Pie VI. Début février, l'armée, avec Lannes à l'avant-garde, obtient la victoire à Faenza et se porte à seulement 3 jours de Rome. Et là, "tant pis", dit Pie. Il capitule à son tour.


Après avoir assisté, au côté de Bonaparte, à la résolution de divers traités, il est chargé par ce dernier de préparer la lourde logistique en vue de la campagne d'Egypte.


Partie de campagne


Celle d'Egypte, évidemment. Après la prise de Malte, en juin 1798, l'Armée débarque sur le terrain. Sans avoir un rôle principal, Lannes participe tout de même à la prise d'Alexandrie, ainsi qu'aux batailles de Chebreiss et des Pyramides. Les conditions de vie et d'approvisionnement sont loin d'êtres idéales, on le sait, mais Lannes fait contre mauvaise fortune bon cœur et il est envoyé, avec succès, mater la révolte du Caire.

Allez les gars, c'est par là !

Puis, c'est la Syrie, avec le siège d'El Arish, la prise de Gaza, celle de Jaffa (où la division de Lannes mène l'assaut) et Haïfa.


La série de succès s'arrête devant Saint Jean d'Acre. Lannes mène plusieurs assauts, jusqu'à celui du 7 mai. C'est là qu'il est gravement blessé au cou. Il ne verra donc pas les 3 derniers jours des combats, le temps de se remettre de Lannes-icroche (je sais, c'est inexcusable). Le 10, Bonaparte décide de lever le siège et nomme Lannes Général de Division.


Avec sa division, il lance l'assaut lors de la seconde bataille d'Aboukir. Si l'histoire retiendra surtout le rôle de Murat dans cette victoire française, Lannes ne démérite pas, et est (encore) blessé par balle (à la jambe), alors qu'il repousse un assaut ennemi issu du fort d'Aboukir.


Nos deux héros, Lannes et Murat, se retrouvent à l'hôpital d'Alexandrie, le temps de se remettre de leurs blessures. Nul ne dit comment les deux hommes s'entendirent et s'ils discutèrent longuement lors de ce séjour. Bref, on ne saura jamais si Murat qualifia Lannes de rasoir (pardon). Bon, si la convalescence se passe plutôt bien, c'est là que Lannes apprend que son épouse a donné naissance à un fils ... Oui, mais le timing ne correspond pas : l'enfant n'est pas de lui. Ouch ! Et lui qui pensait avoir trouvé Lannes sœur (je sais, je sais, c'est mauvais et j'en ai encore d'autres) ...


Un petit putsch et ça repart


Lannes revient en France avec Bonaparte le 9 octobre 1799 et participe, comme chargé de l'infanterie, au célèbre coup d'état du 18 Brumaire. Il sera envoyé dans ses terres occitanes afin de réprimer toute opposition au nouveau régime, ce qui lui permettra de mettre l'ordre dans ses affaires personnelles. Le divorce est évidemment décidé d'avec "Polette".


Il s'acquiert de sa tâche jusqu'au début 1800, date à laquelle il est rappelé à Paris et, en avril, il est nommé commandant et inspecteur de la garde des consuls. Mais ça ne dure pas, puisque, le mois suivant, Bonaparte l'embarque avec lui à Genêve en tant que Lieutenant-général et lui confie le commandement de l'avant-garde de l'armée de réserve.


Cette armée, c'est Bonaparte lui-même qui la commande et c'est bien celle qui passera de nouveau les Alpes pour la seconde campagne d'Italie.


Voici une photo du sucre de Napoléon. A une voyelle près, ça aurait marché ...

VOus reprendrez bien une part de pizza ?


Le 14 mai, les Alpes sont franchies. Seulement 2 jours plus tard, Lannes prend Aoste et Châtillon et, le 19, il repousse les forces ennemies de Donnas et de Pont-Saint-Martin pour enfin s'établir à l'entrée de la vallée d'Aoste et repousse les troupes austro-russes de Carema.


Sans son artillerie ou sa cavalerie, il prend, avec son infanterie, Ivrée, protégée par 6000 hommes ! On est seulement le 22 mai et Lannes prend pied dans le ... Piémont.


4 jours plus tard, la cavalerie rejoint son commandant, pile poil comme il faut (comme dans les films de cow-boys, c'est la cavalerie qui arrive pour sauver la mise). En effet, Lannes et son infanterie sont mis à mal par les Autrichiens. Du coup, ces derniers se replient sur Turin sans autre forme de procès. Bonaparte est enchanté et vient en personne le faire savoir à ses hommes. Mais le temps n'est pas au repos ! Le 3 juin, Lannes prend Pavie et Stradella le 6.


Le 8, Lannes, avec des troupes fortes de 6000 hommes environ, affronte 16 000 autrichiens vindicatifs et appuyés par une lourde artillerie. Autant dire que pour notre Jeannot, c'est tendu. Oui, ce jour-là, même pour un héros comme Lannes, c'est trop, trop.


Heureusement, une division menée par le Général Rivaud arrive en renfort et, tous ensemble, les français lancent un nouvel assaut. Ni une, ni deux, les autrichiens se replient sur Montebello, où aura lieu la bataille du même nom. Là, malgré leur désavantage numérique, les français mettent une nouvelle peignée à l'ennemi.


Cette victoire, c'est celle de Lannes, et c'est là qu'il démontrera vraiment pour la première fois, un talent de tacticien. Napoléon l'a bien compris puisque, en 1808, il donnera à Lannes le titre de duc de Montebello.


BravO le veau


Elle était facile et, vous l'aurez compris, nous arrivons à la bataille de Marengo (et d'ailleurs, le marengo original était à base de poulet).


Ah bravo, j'ai faim, maintenant ...

Il faut empêcher les Autrichiens de se replier sur Gênes ou Mantoue. Afin de couvrir plus de terrain, Napoléon déploie ses généraux sur une grande surface (non, ne vous représentez pas Desaix, La Poype, Victor et Lannes parcourir les rayons du Super U ...).


Mais, conséquence directe, les Autrichiens en profitent pour se faufiler et monter une attaque d'encerclement sur Victor et Lannes. La résistance est bonne, mais la retraite est inévitable. C'est à ce moment qu'arrive Napoléon avec une division (celle de Monnier) ainsi qu'avec la Garde Consulaire. Cependant, ce n'est pas nécessaire et il faut se replier !


La situation est dangereuse. On se croirait dans le Dunkirk de Christopher No-Lannes.


Lannes et Victor assurent la cohérence des troupes en retraite. Les combats sont acharnés sur tous les fronts. Lannes fait preuve d'un sang froid qu'on ne lui connaît pas. Lui, le bouillant, le fougueux, est impassible et tient ses hommes tout aussi bien qu'il les motive à reprendre le combat. Ses actions joueront un rôle important dans la victoire (bah oui, on le sait que c'est une victoire, c'est comme quand on regarde Titanic, on sait qu'il va couler ...) Enfin, Desaix arrive avec sa division et la déroute se transforme peu à peu en victoire (voilà, c'est ce que je disais juste avant).


Le 14 juin 1800, les français sont vainqueurs et le bilan est terrible : 6600 blessés ou tués pour Bonaparte, près de 10 000 pour les Autrichiens. 14 officiers de Lannes sont tués et 40% de ses effectifs sont hors de combat.


Pour son sang-froid, son opiniâtreté, son abnégation, Lannes reçoit, le 6 juillet, un sabre d'honneur. Je vous cite les propos de Napoléon à son sujet :


"Par son grand sang-froid, sa volonté, sa retraite en bel ordre, son mouvement dans le village (San Juillano), il a plus influé sur la bataille que Desaix dont l'arrivée a sans doute décidé de la victoire parce qu'il avait avec lui, en prévision de l'avenir, l'élite de l'armée."


Boum. Ca envoie du steak ça, ou bien ?


RetOur à Paname


L'Italie, c'est terminé, pour la deuxième fois ! Bonaparte rentre à Paris le 23 juin en compagnie de Murat, Lannes et Berthier. Les deux premiers ne s'entendent toujours pas. De plus, Murat s'est marié avec Caroline Bonaparte, ce qui n'arrange pas les chose entre les deux hommes, puisque Lannes avait des vues sur elle. Bon, à priori, ça ne l'embarrasse pas plus que ça, puisqu'il épouse, en septembre 1800, Antoinette Guéhéneuc, fille d'un sénateur.


Bonaparte le met de nouveau à la tête de la Garde Consulaire (Napoléon et Joséphine sont respectivement parrain et marraine du fils ainé de Lannes). Mais, on est en pleine traque des excès et des abus dans l'administration. Le Premier Consul en a fait son cheval de bataille. Et, manque de bol, Lannes a dépassé (de plusieurs milliers de francs) son budget ! On dit qu'il serait possible que Murat lui-même aurait donné les infos à Bonaparte, mais bon, vous noterez l'emploi massif du conditionnel dans cette phrase ! Quoi qu'il en soit, héros ou pas, maréchal ou pas, Bonaparte décide de frapper fort, symboliquement et ordonne à Lannes de rembourser le dépassement sur ses fonds propres. S'il s'acquitte de ses dettes, il doit quitter son commandement et la capitale, par la même occasion.


Pour le faire oublier, Napoléon l'envoie en tant que ministre plénipotentiaire à Lisbonne, en novembre 1801. Mais c'est loin d'être un placard tranquille ! Le Portugal est alors le théâtre d'intrigues et d'imbroglios derrière lesquelles se cache l'ombre de la couronne britannique. Après moult cafouillages et magouilles dignes de Game of Thrones, Lannes parvient néanmoins à négocier des accords avantageux pour la France.


Pour Lannes, ça n'a pas été facile tous les jours, au bureau

En 1804, c'est le sacre de l'Empereur et celui-ci a besoin de ses plus fidèles commandants. Lannes fait partie des 18 Maréchaux nommés par Napoléon.


Pas de repOs pOur les braves


1805. C'est la naissance de la Grande Armée et son papa donne à Lannes le commandement du 5ème corps, soit 27 000 hommes. La campagne d'Allemagne approche.


Les frères ennemis, Lannes et Murat, forment l'avant-garde et franchissent le Rhin le 25 septembre. Après le siège d'Ulm, Lannes appuie Murat dans la poursuite des troupes ayant fuit la ville. Lannes prend la ville de Braunau, puis Linz. Murat et Lannes défont ensuite l'arrière-garde Russe à Amstetten.


Les deux Maréchaux sont aussi à la prise de Vienne. Lannes participe également à la bataille d'Hollabrunn, juste avant de rejoindre le gros de l'armée pour la bataille d'Austerlitz, durant laquelle il commande le flanc gauche.


Avec l'appui de la cavalerie de Murat, il défait l'aile droite Russe, dégageant la route de l'armée vers Olmütz.


Mais soudain, la paix éclata ... Le traité de Presbourg est signé et la campagne est terminée. La paix est signée avec l'Autriche.

Peu de temps après, on parle d'une brouille sévère entre Lannes et Napoléon. On n'en connaît pas la raison, mais Lannes demande à quitter l'armée et à rentrer au pays, ce qu'il fait.


Je dirais même Prusse ...


La guerre, le retour. Rebelote. Cette fois, la campagne aura lieu en Prusse et en Pologne. Entre le Kirsch et la Vodka. Le 12 septembre 1806, les troupes Prussiennes entrent en Saxe et le 1er octobre, le roi de Prusse adresse carrément un ultimatum à notre Empereur en exigeant le retrait des troupes françaises de l'autre côté du Rhin.


Le sang de Napoléon ne fait qu'un tour et il charge Lefebvre d'organiser une réponse musclée en déployant le 5ème corps. Cependant, L'Empereur considère qu'il fait un boulot pourri et qui est-ce qu'il appelle à la rescousse ? Eh oui, Ce cher Jean, qui reprend les rênes de ses troupes le 5 octobre.


Et c'est reparti pour près d'un an de combats ... Et justement, vu que ça dure aussi longtemps, je vais me contenter de vous faire un petit résumé des moments les plus importants de notre intrépide maréchal, sans chercher à nous énumérer toutes les batailles auxquelles il a participé.


Allons-y !


Evidemment, ce qui vient à l'esprit, c'est tout d'abord la bataille d'Iéna, qui a lieu 10 jours seulement après la prise de commandement de Lannes.


En ce 14 octobre 1806 (un peu moins d'un an après la mort de l'Amiral Nelson à Trafalgar .............), notre Jeannot mène l'assaut avec son corps (enfin, son corps d'armée) sur le flanc droit de l'armée Prussienne. Les lignes ennemies sont brisées, leur moral aussi, sans doute et, au bout du compte, la victoire est française.


On parle de moi ?

Autre bataille majeure et célèbre à laquelle participe notre Maréchal, celle d'Eylau, en février de l'année suivante. Là, malgré une résistance farouche des Russes, Lannes et son 5ème corps capturent plusieurs positions clés en attaquant le centre des troupes ennemies. Là encore, je le rappelle, la victoire est à nous !


Nous sommes désormais en mars 1807. Danzig doit être prise et c'est Lannes qui orchestre le siège (rien à voir avec un fauteuil d'orchestre ...). La ville, sous le feu de l'artillerie, se rendra en mai.


En juin, Lannes attaque de nouveau le flanc droit de l'ennemi lors de la bataille du Friedland. Il lance plusieurs attaques éclair, menant toujours de front.


Sachez que durant ces engagements, il sera blessé de nombreuses fois. Sabre, balle, boulet, rien ne lui est épargné. Mais Lannes n'usurpe pas son surnom de Roland de l'armée française et continue le combat. Un sparadrap, un bisou magique et hop, le revoilà en selle ou à pied, le sabre à la main, devant ses troupes !


Voilà, c'est vraiment un TRES court résumé de ce qui pourrait être dit sur cette période, mais il reste tellement de choses que plonger plus avant dans les détails me ferait pondre un ouvrage digne de Guerre et Paix ! Je me contenterai d'un article guère épais, si ça ne vous gêne pas !


Petite pause en famille


La majeure partie de 1808 est plutôt calme pour Lannes. Il passe du temps avec les siens (il l'a bien mérité), prend du repos, fait des cures à Saint Sauveur, bref, c'est le repos du guerrier !


En octobre, il accompagne Napoléon lors de sa visite chez le Tsar Alexandre.


Direction l'Espagne


Eh oui, l'insurrection gronde là-bas contre l'armée d'occupation française. Napoléon lui-même prend le commandement de l'armée et passe les Pyrénées.


Mais ça commence mal. A Tolosa, dans les montagnes, Lannes se prend une énorme gamelle à cheval. Une vraie, une qui vous laisse au sol. Il manque la première bataille, le temps de se remettre quelque peu. Mais notre Jean est dur à la douleur et le revoilà à la tête de ses hommes.


Le voilà sur l'aile droite de l'armée française en ce 23 novembre 1808, lors de la bataille de Tudela. Sa coordination et sa rapidité à redéployer ses forces est exemplaire. C'est une victoire française.


Suite à ses précédents succès en la matière, il dirige le siège de Saragosse à partir de décembre 1808. Et même s'il subit de lourdes pertes, la ville finit par capituler en février de l'année suivante.


Lannes est claqué par ce long siège. Et, le 26 mars, il est autorisé à rentrer en France et retrouve son épouse.


Et hOp, diagOnale dans l'autres sens !


A peine remis, qu'il faut déjà s'y remettre. En effet, l'armée autrichienne a décidé de faire du grabuge et envahit la Bavière début avril 1809.


Moins d'un mois après être rentré, Lannes arrive auprès de son Empereur le 19 !


S'il participe à plusieurs actions-clés lors de cette campagne (batailles d'Abensberg, d'Eckmühl, de Ratisbonne, etc), c'est surtout de celle d'Essling (22 mai 1809) dont je vais vous parler.


Lannes doit défendre Essling, mais il ne dispose que de 30 000 hommes environ, face à 80 000 Autrichiens. Lannes dirige l'aile droite et le centre. Mais ce qui devait arriver arriva. Les Autrichiens sont en surnombre, détruisent (2 fois) le pont de bateaux qui permet aux Français de traverser le fleuve, bref, ça ne passe pas.


Un sursaut le 2ème jour permet à Napoléon de reprendre Essling et, alors que Lannes arpente le terrain en compagnie du Général Pouzet, un ancien instructeur et ami, lors d'un moment d'accalmie il voit ce dernier mourir sous ses yeux, frappé d'une balle en pleine tête.


Désemparé, Lannes va s'asseoir à l'écart. C'est là qu'il subira sa dernière blessure. Un boulet de 3 livres, tiré depuis les lignes ennemies, ricoche et frappe le Maréchal aux jambes.

La gauche est quasiment arrachée au niveau du genou et la droite sera plus légèrement touchée. Il doit être amputé au plus vite de la jambe gauche.


Durant les 4 jours qui suivent, son état s'améliore, il envisage déjà de se faire faire une prothèse et de retourner à la frite ! Malheureusement, dans la nuit du 27 au 28, Lannes est pris d'une forte fièvre. Eh oui, c'est la gangrène. C'est elle qui aura raison de cet intrépide Maréchal. Le 29, Napoléon lui-même vient au chevet de son ami. Les docteurs lui confirment qu'il est désormais condamné. Le 31 au matin, au petit matin, Jean Lannes s'éteint.


"Quelle perte pour la France et pour moi", déclarera l'Empereur quand il l'apprendra.


Jean Lannes est le premier Maréchal de France à tomber au combat, à seulement 41 ans.


Son corps sera inhumé à Strasbourg, où il restera jusqu'au 22 mail 1810, date anniversaire de la bataille qui lui coûtera la vie. Il sera rapatrié à Paris par un détachement spécial.


Le 2 juillet, il arrive aux Invalides, où il sera veillé par les Maréchaux Sérurier, Moncey, Davout et Bessières. Enfin, le 6 juillet, jour anniversaire de la bataille de Wagram, Lannes est inhumé au Panthéon, accompagné d'un cortège prestigieux.


C'est la fin de celui qui porta si bien tous les surnoms qui lui furent donnés par ses pairs :


Le Roland de l'armée d'Italie, l'Ajax français, l'Achille de la Grande Armée ou encore, le brave des braves.


Le mOt de l'Empereur


Oui, cette semaine, je laisse à ce cher Napoléon le mot de la fin.


" Chez Lannes, le courage l'emportait d'abord sur l'esprit ; mais l'esprit montait chaque jour pour se mettre en équilibre ; je l'avais pris pygmée, je l'ai perdu géant.


Je perds le général le plus distingué de mes armées, celui que je considérais comme mon meilleur ami ; ses enfants auront toujours des droits particuliers à ma protection."


Sur ces paroles touchantes, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouveau personnage.


Impérialement vôtre,


Votre humble et dévoué serviteur





- oDY





bottom of page