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  • Photo du rédacteurOdy

LA RENCONTRE DE TILSIT, ou QuAND L'EMPEREuR NOuS Mène EN BATEAu

Cette semaine, embarquons sur le fleuve Niémen pour nous intéresser à un événement très précis, l'ouverture de la pèche à la truite. Euh, non, attendez. Mauvaise fiche ... Non, c'est la rencontre entre Napoléon Ier et Alexandre Ier qui mènera aux traités de Tilsit.



TOuT COMMENCE PAR LA FIN


Celle de la bataille du Friedland, le 14 juin 1807, qui vit s'opposer 66 000 hommes de Napoléon contre 84 000 soldats russes.

Contrairement à ce que le rapport de forces pourrait augurer, c'est une rouste impériale qu'infligea notre bon Empereur au Tsar Alexandre.


Après 23 heures de combats acharnés, les troupes russes se retirèrent dans un désordre total.


Si nous eûmes 1 645 tués et près de 9 000 blessés, ce qui est déjà pas mal, les Russes cumulèrent 25 000 pertes (morts, blessés et prisonniers -ces derniers s'élevant à environ 10 000).


Résultat des courses, Les généraux russes se précipitent chez le patron, le Tsar Alexandre Ier, pour que celui-ci demande un armistice à notre chef de guerre survolté.


Les généraux russes, épuisés après la bataille, lors de leur entretien avec le Tsar

DRAPEAu BLANC ET BLANC PONEY


C'est dans cette configuration que se présentent les émissaires du Tsar à la porte, si l'on peut dire, de la tente impériale. Notre Napoléon, qui n'est pas un mauvais vainqueur, leur fait bon accueil et leur offre un petit coup à boire. Il est plutôt favorable à un petit traité entre (nouveaux) potes et poursuit son avancée vers le fleuve Niémen.


Trois jours plus tard, la Grande Armée atteint les rives du fleuve. Mais là, Napo se dit que bof, ce ne serait pas une bonne idée de traverser. Il n'a rien prévu pour et il se méfie de l'Autriche, qui pourrait bien en profiter pour lui tomber sur le râble ...


Il n'est d'ailleurs pas seul à craindre un coup en traître, puisque le Tsar lui-même redoute à la fois une révolte paysanne en Ukraine et une attaque des Ottomans sur le Danube.


Oui, c'est un peu chaud partout ...


Napoléon et Alexandre discutant de leurs situations respectives

LA CROISIèRE S'AMuSE


Nos deux empereurs se mettent d'accord, on se rencontrera au milieu. De quoi ? Ben du fleuve ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Quoi que, un déjeuner sur l'eau, en une belle journée de juin, ça a son charme. De fait, les deux armées demeurent de chaque côté du Niémen, tandis que deux baraques flottantes sont fabriquées pour la rencontre des monarques. Evidemment, on fait ça le jour pour le lendemain, hein !

C'est le 24 à 21h00 que le chantier est commencé et, à la mi-journée le 25, nos 150 braves charpentiers avaient terminé le boulot ! Enfin presque, puisque une seule était prête à être mise à l'eau. On décida de faire avec.


Ce ponton abrité fut ancré au milieu du fleuve et les délégations française et russe embarquèrent dans ... des barques, du coup, et abordèrent en même temps cette barge royale pour la paix. Du coup, on pourrait l'appeler, genre ... Pacific Princess. Oui mais sans le Capitaine Stubbing alors.


On ne sait pas si l'ambiance était aussi fun que dans la série ...

Napoléon Ier et Alexandre, Ier aussi (on avait des empereurs tout neufs de tête de série), s'embrassèrent et se retirèrent dans la baraque construite sur le ponton.


Gravure populaire d'époque (reproduite début XXe s sur une carte postale russe)

Si on n'a pas le détail de ce qui s'est dit lors de cette première entrevue, on sait qu'elle dura environ 45 minutes.


Le lendemain, rebelote ! Sauf que cette fois, Alex avait amené un copain, le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III. Cette fois, l'entretien dura pas moins d'1h30.


Ces entrevues se concluront le 27 juin, par des manœuvres et défilés conjoints franco-russes auxquels participeront les deux empereurs pendant plus de 2 heures.


Et, comme un gueuleton arrange tout, à 18h, le couple impérial Russe, Alexandre et Constantine, dînèrent en compagnie du nôtre, d'Empereur.


Du 28 juin au 6 juillet, les 3 souverains se rencontreront quotidiennement pour peaufiner les détails des traités à venir, mais pas que : ils mangent ensemble et assistent aux manœuvres de leurs troupes respectives et papotent de tout et de rien.



On n'est pas sûrs de l'authenticité de cette peinture, prétendument réalisée lors de cette période ...

ET MAINTENANT, LA PAPERASSE ...

Le traité franco-russe fut signé le 7 juillet, à Tilsit. Je vous fais grâce des dizaines d'articles le composant. Si le coeur vous en dit, vous pourrez le trouver, dans son intégralité, sur le site de la Fondation Napoléon.


Deux jours plus tard, le 9 juillet 1807, avait lieu la ratification de celui avec la Prusse.


Bon, on le sait, cette entente cordiale entre les empires ne dura pas très longtemps, puisque, en 1812, Napoléon se trouva de nouveau sur les rives du Niémen, mais, cette fois-ci, la Grande Armée le franchit et envahit la Russie ... avec les résultats que l'on connaît.


LE PETIT BAIGNEuR

Si une rencontre entre souverains en vue d'accords de paix est assez banale dans l'histoire de la guerre, dans le cas présent, ce sont les circonstances qui sont originales !


Suffisamment pour être immortalisées par Redpaln dans le cadre de son ouvrage sur Napoléon, réalisé en collaboration avec l'historien David Chanteranne.


Vous pouvez d'ailleurs retrouver cette illustration ci-dessous (et en tête d'article, comme d'habitude) ou ici, en compagnie de toute la collection créée spécialement pour le livre.


Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel article. Impérialement vôtre,


Votre humble et dévoué serviteur,





- ODY








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