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BONAPARTE EN EGYPTE | Making of illustré

C'est marrant, j'ai illustré jusqu'à présent pas mal de moments de l'époque Napoléonienne, mais je n'avais encore jamais fait d'article. Il faut dire que je jongle entre les créations, les commandes et que j'ai tendance à faire passer le blog un peu derrière et que je prends pas mal de retard... On va essayer de se rattraper aujourd'hui :) Comme d'habitude, dans la première partie, je vous propose de découvrir le contexte historique, et dans la deuxième partie la création de l'image elle même !


En route pour l'Egypte !


La campagne d'Egypte, c'est une campagne longue, de trois ans, entre 1798 et 1801, mais Bonaparte lui même n'y sera qu'un peu plus d'un an avant de laisser le commandement à Kléber à la fin de l'été 1799. La campagne d'Egypte, militairement parlant, est plutôt un ratage, voir un désastre. Mais le truc, c'est que cette campagne n'a pas été que militaire justement: elle fut aussi scientifique, et on peut imaginer qu'elle marquera le début de l'intérêt pour l'égyptologie en France ( et quelque part, à la suite des Français, de l'intérêt pour l'Egypte des Anglais).


Pour faire simple, le principal soucis des Français en route pour l'Egypte, ce sont les Anglais. Ils patrouillent (avec l'amiral Nelson) en mer méditerranée, avec une flotte immense. Bonaparte ne révèlera son objectif de l'Egypte qu'au dernier moment au départ de Toulon, pour garder autant que possible le secret. Leur crainte est de "tomber" sur l'amirale Nelson avant d'arriver en Egypte. Les deux flottes se seraient croisées, de loin, mais pas si loin que ça, sans se voir, à priori à cause du brouillard... Mais ça ne durera pas. Après Malte, les Francais débarquent à Alexandrie qu'ils prennent le 1er juillet.


Bonaparte avance en Egypte: Damanhur, Rahmanié, Chebreiss, avec pour objectif le Caire. C'est le 20 juillet, en vue des pyramides, que Bonaparte aurai prononcé ces mots "du haut de ces pyramides, quarante siècles nous contemplent", avant de lancer l'assaut, pour ce qui est connu justement comme la "bataille des pyramides" qui sera une victoire française.


Malheureusement la flotte se positionne à Aboukir pour se protéger... cela ne durera que quelques jours. Le 1 aout, Nelson trouve les Français: c'est la bataille d'Aboukir et la fin de la flotte Française. A partir de ce moment la, il n'y a plus de renforts possibles, plus de ravitaillement et plus de rapatriement envisageable. Comme on l'a souvent dit, Bonaparte devient en quelque sorte "prisonnier de sa conquête".


Bonaparte "organise" la vie en Egypte, comme un souverain. Au Caire, il revoit toute l'administration, crée un institut (regroupement de scientifiques, écrivains, artistes) crée des bibliothéques, un musée d'antiquité... les savants qui font partie de l'expédition travaillent sur les reliques anciennes, produisent un vocabulaire Français arabe... La religion musulmane est respectée par les Français, lors de la fête célébrant la naissance de Mahomet, une parade est organisée. Bonaparte s'affiche à plusieurs reprises vêtu à l'orientale, prend des mesures pour protéger les pèlerins qui se rendent à la Mecque...


Mais ce qui fonctionne pendant quelques temps, progressivement, sous le poids de l'impôt (principalement) devient trop lourd :les populations se révoltent. Les attaques au couteau, les embuscades, sont régulières. La répression n'arrange pas vraiment les choses.


En octobre 1798 le Caire se révolte, les britanniques font pression sur la mer, la Basse Egypte est très instable. Repoussé hors de la capitale, Bonaparte en fait le siège. Il fait bombarder la grande moquée alors que les insurgés ont proposé leur reddition. Pour lui, il est trop tard. Les troupes pénètrent dans la ville et les Français redeviennent les maîtres de la ville après des combats sanglants. Les principaux chefs sont exécutés, le" divan" (organisation gouvernementale traditionnelle) de la ville est remplacé par une commission militaire.


Quelques mois de répit lui permettent de mettre en place une expédition scientifique pour analyser l'historique et les possibilités pour le canal de Suez, entre autres recherches. Mais la menace du sultan ottoman Djezzar Pacha le fait revenir aux affaires militaires. Il rassemble son armée au Caire, et le départ est donné. Ils prennent El Arich, traversent le désert, arrivent à Gaza et devant les murs de Jaffa. Un diplomate Turc envoyé pour parlementer et demander la reddition est décapité. Les tensions sont fortes et quand finalement la ville tombe, l'armée est à cran: des pillages et des massacres auront lieu pendant deux jours. Plus de 4000 prisonniers sont exécutés.


C'est à ce moment la que les soldats commencent à contracter la peste. Après la prise de la ville Bonaparte y établit un hôpital, ou il rend visite à ses soldats malades.


De Jaffa, l'armée se rend ensuite à Saint Jean D'Acre. Malheureusement, la marine britannique renforce les autorités ottomanes présentes sur place. Malgré les attaques et tentatives d'assauts, la ville tient bon. Une tentative de sortie est repoussée par les Français, et devant l'arrivée de renforts ottomans par la mer, Bonaparte tente le tout pour le tout: il faut prendre la ville maintenant. Les attaques semblent porter leur fruit et la ville parait proche de la reddition. Renforcée par les anglais et avec courage, Saint Jean D'Acre ne tombe pas. Trois assauts plus tard, Bonaparte renonce à prendre la ville. Il retourne en Egypte et quitte la Syrie.


La retraite sera compliquée, l'armée est harcelée par les ottomans, le climat est difficile à supporter pour les troupes, la peste est toujours présente. En se retirant, les Français brulent les moissons, les maisons, pratiquant la politique de la terre brulée.


L'expédition de Syrie aura duré 4 mois. A son retour au Caire, Bonaparte mettra l'accent sur ses victoires pour contrer les rumeurs prédisant la fin de l'armée Française.


Les Turcs, dirigés par Saïd Mustapha, prennent alors Aboukir. Bonaparte ordonne l'attaque, et c'est la bataille (terrestre cette fois) d'Aboukir, qui sera la dernière victoire Française. De retour au Caire, il se rend à l'évidence: l'armée qui lui reste ne lui permettra plus de conquérir de nouveaux territoires. De plus, les informations qu'il reçoit de France lui font penser que c'est le bon moment pour y faire son retour.


Son départ est organisé dans le plus grand secret, à bord de la Muiron, une frégate qui, avec beaucoup de chance, ne croisera aucun autre navire ennemi. Avant de partir, il transmet le commandement de l'armée d'Egypte à Kleber. Bonaparte pose le pied à terre en octobre 1799 à Fréjus.


Kléber sera assassiné en Egypte en 1800 par Soleyman El Halaby, un syrien. Les Français resteront en Egypte jusqu'à la capitulation le 31 aout 1801. Cette capitulation comprendra le rapatriement par les anglais des soldats Français.


L'illustration !

En fait, j'avais très envie de représenter Bonaparte sur un dromadaire, comme je l'avais plusieurs fois vu sur des tableaux. Alors j'ai commencé à me renseigner plus précisément, histoire de ne pas être trop à coté de mes baskets pour ce qui est de la véracité historique.


Quelle ne fut pas ma déception quand j'ai découvert que cette image était a priori complétement fausse, et qu'il semblerai que Bonaparte n'ai jamais "chevauché "(dromadisé ? dromadé ?) de dromadaire ... Il faudra que je trouve une autre occasion historique, un autre personnage pour représenter ce genre de monture !


J'ai cherché quel moment représenter... Les pyramides, forcément, c'est ce qui est le plus représentatif. C'est la 5éme illustration de Napoléon que je réalise, et sans visages, sans éléments de décor, il faut trouver des astuces pour que chacune d'entre elle se rapporte à un évènement particulier et que cet élément soit "visible".


Donc j'avais très envie de faire la "citation" des pyramides. Après quelques recherches, j'avais cette image de Bonaparte face à ces soldats, présentant les pyramides du doigt, dans une posture héroïque. J'avais envie de quelque chose de plus "contemplatif." Je pourrai le

représenter de dos, comme on l'a déjà pas mal représenté face à la mer. Mais cette fois il faudrait qu'il soit face aux monuments... Mais alors quoi: déroger à ma "règle" et styliser un élément de décor ? Sur le fond, je ne suis pas contre faire une exception, mais je n'étais pas sure pour le coup du rendu graphisme d'une forme aussi simple (j'avais peur que ce triangle jaune soit trop simple... et qu'il m'oblige finalement à rajouter un sol... puis un décor... et à m'éloigner, pour le coup, vraiment de ma série.).


Je résous ce soucis en me disant: "on verra bien" et j'attaque le croquis du personnage .

C'est pendant l'encrage que me vient l'idée de faire une sorte de pyramide... mais avec le lettrage. J'en essaye plusieurs (c'est celle de droite, la dernière, comme d'habitude ^^ , que je retiens.)


Se lance alors toute la phase de nettoyage, adaptation, reprise et amélioration du lettrage. J'ai encore zappé de vous faire des photos "pendant" la mise en couleur, mais cette fois je vous propose de comparer et de voir l'évolution du lettrage, à la main à droite et version finale à gauche. Vous pouvez voir les principaux changements : le DU (et les "d" en général) la reprise de l'alignement pour bien faire émerger la forme de la pyramide, le A de pyramide les deux S finaux qui se rejoignent parfaitement, et le 'hauT" retravaillé.




Et voici la version finale ! (vous pouvez noter l'apparition d'un nouveau "graphisme" que j'ai testé pour les éléments dorés de l'épée, en ombrages hachurés (mais la je vais chercher loin ^^ )




J'espère que vous aurez apprécié cet article :) N'hésitez pas à me dire dans les commentaires ce que vous en pensez, ou comme d'habitude me dire quel personnage historique vous aimeriez un jour voir illustré !


[vous pouvez commander le tirage de Bonaparte en Egypte en cliquant sur la photo juste au dessus ^^ ]




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